PROMENADE EN VIEILLE VILLE

Le réemploi et le recyclage, dans une vieille ville, peuvent prendre des formes très diverses, parmi lesquelles les plus discrètes ne sont pas forcément les moins intéressantes. À commencer par la permanence du dessin parcellaire, qui est la forme la plus élémentaire de réemploi. Diverses maisons bourgeoises d’Orbe sont une illustration très expressive de l’adaptation des façades entre le bas Moyen Âge et la fin du 18e siècle, et plusieurs détails témoignent du soin que l’on a pris dans la réutilisation d’éléments architecturaux anciens. Les grands édifices publics de la ville – Hôtel de ville, Prieuré, ancien hôpital – montrent quant à eux que les dessins de façades sont aussi des éléments qui se copient, s’échangent, s’adaptent et se recyclent. Plusieurs fontaines historiques – outre la qualité de l’ouvrage – méritent également l’attention par leur caractère composite.

La visite comprend deux points forts : les Deux-Poissons, ancienne maison de ville bâtie à l’emplacement du couvent des Clarisses, et dont la tour est un élément architectural véritablement marquant dans son environnement. Juste à côté, dans son prolongement, le deuxième point fort est l’ensemble des bâtiments scolaires de la rue du Grand-Pont, qui présente un jeu très intéressant d’intégration d’éléments anciens, de citations et de références architecturales. Trois générations d’architecture scolaire (milieu 16e/ milieu 18e / début 20e s.) se succèdent ici, avec en dernière étape l’œuvre de l’architecte Francis Isoz, qui témoigne d’une remarquable capacité à s’adapter à l’environnement bâti existant et à le réinventer.